Cette pièce pour 4 danseurs investit le champ de la représentation de la catastrophe, de l’accident et du combat sur la scène médiatique (télévision, cinéma, jeu vidéo). LA CHAIR DU MONDE repose sur la conviction que les images nous chorégraphient, qu’elles agissent sur nos corps en même temps que sur nos esprits. Les images nous façonnent collectivement : nos consciences les absorbent, nous les incorporons à nos chairs, et les régurgitons symptomatiquement dans nos comportements, nos affects ou nos “manières de corps”. Dans LA CHAIR DU MONDE, les corps des interprètes s’en font la chambre d’écho.
La chorégraphie s’élabore à partir d’un corpus iconographique incorporé dans la danse avec ses artefacts technologiques (nombre d’images par seconde, points de montage, débit et paquets de pixels, champs/contre-champs, etc.).
Courses, chutes, combats, agonies, aguets, paniques, secours ou sévices, unissons, parades : l’incorporation de ces images dans la danse vise à réincarner les archétypes, pour faire apparaître les stratégies mimétiques à l’œuvre dans nos corps.