Vidéo projetée de Mylène Benoit + Mathieu Bouvier – 3’43 mn
Comme dans la marelle ou dans ces jeux de chambre à coucher qui consistent à survoler la zone de mer comprise entre le lit et le tapis, le saut est un hop, il opère par magie une translation aérienne entre deux espaces lointains.
Voilà de quelle ritournelle nous couvrons le lointain, comment nous étendons notre domaine, nos propriétés : Mylène saute, ses pieds sortent du cadre, et retombent ailleurs, grâce à un simple procédé de« jump-cut » qui fait de ses bonds des sauts de géant. Et ainsi en une suite ininterrompue de sauts, sans relâche ni fatigue les pieds de Mylène raccordent ensemble les espaces interstitiels de la métropole lilloise, nos mini-steppes, dans une même continuité de mouvement.
Les sauts répétés télescopent les espaces disjoints, les enfilent bout à bout sur le fil rythmique de cette ritournelle : chanson de la nature des sols. Chaque sol résonne d’un son différent sous les rebonds, et leurs variations de couleurs, de matité, de grain, diversifient cette suite percussive d’impacts.