Il s’agit de retourner vers le lieu d’où vient la danse, pour s’interroger sur son pouvoir lorsqu’elle se pratique comme un geste essentiel : quelle danse emporterions-nous sur une île déserte ? Quels gestes, quels chants, pourront tous nous rassembler, nous ressembler, nous représenter ? NOTRE DANSE sera celle de nos ritournelles intimes, de notre folklore intérieur : une langue, une danse chorale et sonore, qui vient de loin, comme tirée d’un fond commun. Un folklore inédit. Notre danse.
NOTRE DANSE – création pour 5 danseurs et 2 musiciens au phénix, scène nationale de Valenciennes – les 14 et 15 novembre 2014 dans le cadre du festival Next.
«Accompagnés sur scène par les compositions électro-pop du groupe lillois Cercueil, cinq danseurs inventent un nouveau rapport à l’espace théâtral, ici transformé en organisme à échauffer : masser le tapis, épousseter les pendillons, réveiller l’acoustique. À chaque action sa portée fonctionnelle et son pendant magique, pour retrouver les mouvements mémorisés par le lieu. Adepte des formes hybrides, Mylène Benoit étudie une fois de plus les liens entre les individus et la musique, la lumière, les objets, respectant sa propre définition de la danse : « Un exercice du corps et de l’esprit ». (LM Magazine)
FOLKLORE INTÉRIEUR
NOTRE DANSE est celle de nos ritournelles intimes, de notre folkore intérieur. Elle est la tente de sudation des corps et des inconscients. Nous avons créé une langue, une danse qui vient de loin, comme tirée d’un fond commun. Nous avons cherché à réanimer un savoir intuitif, phylogénétique : notre danse préhistorique.
Ce qu’on appelle aujourd’hui la danse folklorique ou traditionnelle, porte le témoignage du caractère rituel de la danse. On peut aussi comprendre le folklore comme ce qui reste d’une danse “performative” : une danse non “artistique”, mais rituelle, presque magique, dont le statut n’est pas de montrer, de représenter, ou de séduire, mais d’être efficace. Accomplir un geste qui rend possible un événement, ou la présence d’une force surnaturelle. Il s’agira donc, dans le projet que nous souhaitons mener ici, de retourner vers le lieu d’où vient la danse, pour s’interroger sur le pouvoir de la danse lorsqu’elle se pratique comme un geste essentiel. Y a-t-il, dans le nouage de mains, dans le saut vers le ciel, dans le tambourinement de pieds sur un sol une performativité indépendante de toute signification ? Ces gestes contiennent-ils une physicalité nécessaire, salutaire, atavique ? Notre danse sera-t-elle inédite ? Que saura-t-elle faire advenir sur le plateau ?